Fonctionnement des vaccins

Le principe :

Lors d’une vaccination, nous injectons dans le corps un virus ou une bactérie qui a perdu son pouvoir pathogène. Ainsi, il se produira une réaction inflammatoire et une réponse immunitaire adaptative dite « primaire » qui va provoquer la multiplication des lymphocytes B et T spécifiques sans que la maladie normalement associée au pathogène se déclare.
Un vaccin permet le développement de lymphocytes mémoires qui vont persister dans l’organisme pendant des années. Ainsi, lors d’une infection dite « secondaire », la réponse immunitaire sera beaucoup plus rapide et efficace.

Les lymphocytes T mémoires VS les lymphocytes immunocompétents naïfs :

La capacité des lymphocytes T mémoires à produire une réponse adaptative plus rapide que les lymphocytes naïfs provient non seulement de leur plus grand nombre dû à une division cellulaire beaucoup plus rapide que pour les lymphocytes T naïfs mais également de leur structure qui leur permet d’avoir une meilleure interaction avec les antigènes. En effet, les lymphocytes T mémoires possèdent de nombreuses molécules (certaines sont des cytokines) en plus que les lymphocytes T naïfs qui jouent un rôle dans la reconnaissance et l’activation des cellules immunitaires. Il a été expérimentalement prouvé qu’un lymphocyte T mémoire avait environ trois fonctions différentes en relation avec l’immunité contre une seule pour les naïfs.
Ensuite, les lymphocytes T mémoires se localisent non seulement dans les organes lymphoïdes mais aussi dans les non lymphoïdes : ils couvrent donc une plus grande surface du corps. 
Il est nécessaire de faire 2 à 3 injections pour provoquer des réponses adaptatives successives et ainsi augmenter considérablement le nombre de cellules mémoires. 

Les rappels vaccinaux :

Il est nécessaire de faire des rappels après un certain nombre d’années (variant selon les types de vaccins mais essentiellement entre 5 et 10 ans). En effet, certaines cellules mémoires peuvent être détruites au cours du temps notamment les lymphocytes T qui disparaissent plus vite que les lymphocytes B, il faut donc compenser cette perte en réinjectant le virus ou la bactérie ayant perdu son pouvoir pathogène.

Créatrice : Lisa MORAT
Courbe créée à partir du livre : Immunologie : Le cours de Janis Kuby

Or, il a été prouvé que les lymphocytes T mémoires peuvent survivre en l’absence de l’antigène, il ne faut donc a priori pas faire de rappel car ces cellules mémoires ne disparaissent pas.

Pourtant il est absolument nécessaire de faire des rappels. Ce paradoxe résulte du fait que d’autres maladie surviennent au cours du temps et créent des lymphocytes T mémoires spécifiques au nouvel antigène. Or, notre « stock » en cellules mémoires est limité dans le corps. Les lymphocytes T mémoires spécifiques à un antigène sont donc en concurrence avec d’autres lymphocytes mémoires spécifiques d’un autre antigène. Cela implique donc qu’au fil des réactions immunitaires certains lymphocytes T mémoires prédominent sur les autres et ainsi conduisent à la disparition de lymphocytes T mémoires spécifique d’un autre antigène plus ancien. 


Certaines maladies comme la rougeole ne nécessitent pas de rappel, comment est ce possible ?

En fait certains lymphocytes T mémoires sont capables de se lier à d’autres antigènes que celui pour lequel ils étaient spécifiques à condition que les deux antigènes soient à peu près similaires.
Ainsi, lors d’une réaction immunitaire même s’il y a peu de lymphocytes T mémoires spécifiques, d’autres types de lymphocytes T mémoires pourront aider à la destruction de l’antigène. On peut alors parfois compenser le manque de lymphocytes T mémoires spécifiques de l’antigène par d’autres plus polyvalents, le rappel est donc inutile.

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